Décès de Jacques Rouffio

jacques-rouffioC’est dans un commu­niqué trans­mis par ses enfants que l’on a appris la dispa­ri­tion de Jacques Rouf­fio ce vendredi 8 juillet, il avait 87 ans.

 

La carrière de Jacques Rouf­fio a beau être rela­ti­ve­ment courte, elle n’en est pas moins marquante. S’il commence le cinéma dans les années 1950 auprès de grands noms tels que Jean Delan­noy avec le film Sur la route de Napo­léon, Bernard Borde­rie avec Le Gorille ou Jean-Pierre Mocky avec Les dragueurs en 1959, il a attendu 1967 pour voler de ses propres ailes, avec la réali­sa­tion de L’ho­ri­zon, dans lequel il fait jouer Jacques Perrin et Macha Méril.

Ce premier essai est un échec cuisant, et incite Jacques Rouf­fio à se mettre en retrait pendant une dizaine d’an­nées. Il revient en 1976 avec un chef d’oeuvre, acclamé par le public et plébis­cité par ses pairs puisqu’il fera partie de la sélec­tion pour le César du meilleur film, Sept morts sur ordon­nance. Le film marque son époque en dénonçant, comme savait le faire le cinéaste, le trai­te­ment des erreurs médi­cales.

Deux ans après, il bous­cule encore en abor­dant un autre tabou de la société française, en abor­dant le thème de la spécu­la­tion finan­cière dans Le Sucre. Mais Jacques Rouf­fio reste surtout célèbre pour être le dernier à avoir fait tour­ner Romy Schnei­der dans l’adap­ta­tion du roman de Joseph Kessel, La passante du Sans-Souci en 1982. Il clos son parcours au cinéma en 1989 avec L’Orchestre rouge, et se concentre sur des produc­tions pour la télé­vi­sion encore quelques années.

Audrey Azou­lay, ministre de la culture, a évoqué samedi l’au­dace du cinéaste qui “choi­sis­sait des sujets diffi­ciles”, et “dénonçait les travers de son époque”. De son côté, l’an­cien président de Festi­val de Cannes, Gilles Jacob, assure que “ses films reste­ront”, et rappelle le talent de Jacques Rouf­fio pour dénon­cer “subti­le­ment et sans peur de taper”.

>> Gala – Marianne Lesdos – 11 juillet 2016

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